La Logotherapie

Principes fondamentaux

La logothérapie (de logos : raison, sens) fondée par Viktor Frankl est une thérapie qui s’appuie sur la dimension « noétique » (l’esprit) de la personne et répond au problème du vide existentiel par la recherche du sens de la vie.

Ce sens de la vie doit se comprendre de façon très existentielle et réaliste : comment faire pour trouver ou donner un sens à la situation précise que je suis appelé à vivre ?

Quand la personne ne réussit pas à trouver un sens à sa vie, une raison de vivre, elle éprouve un « vide existentiel ». Ce vide peut provoquer une névrose.

Ce type de névroses est qualifié de « noogène » (de noos : esprit) par Frankl qui les distingue des névroses « psychogènes » venant de problèmes psychiques.

Viktor Frankl, le père de la logothérapie

Psychiatre viennois, né en 1905 et mort en 1997, enfant de famille juive, Frankl s’est intéressé très tôt à la question du sens et sa réflexion a été élaborée avant la guerre, dès les années 30.

Il a été déporté à Auschwitz et toute sa famille a été exterminée. L’épreuve terrible des camps lui a permis de vérifier ses intuitions : on résiste au malheur quand on peut trouver un sens à sa vie. ceux qui ont un sens à leur vie résistent mieux que les autres.

Lui-même a été soutenu durant cette terrible épreuve par deux motivations principales : son amour pour sa femme et la volonté d’écrire à nouveau son travail sur la logothérapie qui lui a été arraché lors de son arrivée au camp.

Le « sens de la vie »

Frankl indique qu’il y a trois grandes voies permettant de donner du sens à sa vie.

La première consiste à accomplir une œuvre ou une bonne action.

La deuxième consiste à connaître et aimer quelque chose ou quelqu’un. C’est notamment l’expérience du beau.

La troisième qui est parfois la seule possible consiste à assumer dignement une souffrance inévitable. Elle peut changer en triomphe une tragédie personnelle.

On ne peut pas définir le sens de la vie en général. Ce qui importe c’est le sens qu’une personne attribue à sa vie à un moment donné. Chacun a pour mission de mener à bien une tâche concrète unique. Chaque personne fait face à une question que lui pose l’existence et elle ne peut y répondre qu’en prenant sa propre vie en main.

C’est pourquoi la logothérapie considère la responsabilité comme l’essence même de l’existence humaine.

Être responsable de réaliser son but dans la vie, cela signifie le chercher à l’extérieur de soi, dans une dimension qui transcende son existence individuelle.

Cela sous-entend que la vie est toujours dirigée vers quelque chose ou quelqu’un d’autre que soi-même, que ce soit un but à atteindre ou un être humain à aimer.

Plus on s’oublie soi-même, en se consacrant à une cause ou à une personne, plus on est humain et plus on se réalise.

On peut trouver un sens à la vie jusqu’à la limite, jusque dans les situations désespérées, où il est impossible de changer son destin. Il faut alors faire appel au potentiel le plus élevé de l’être humain, celui de transformer une tragédie personnelle en victoire, une souffrance en une réalisation.

La thérapie 

La logothérapie fait parte des « thérapies brèves ». Parfois quelques séances suffisent, d’autres fois cela dure plus d’une année.

La névrose causée par le vide existentiel est la pathologie pour laquelle la logothérapie est directement indiquée mais beaucoup de patients ne relèvent pas de ce qu’on appelle couramment une psychothérapie. Ce peut être par exemple une rupture, un échec, un deuil, des épreuves de la vie qui ne peuvent être assimilés à des pathologies. On aide la personne en souffrance à retrouver un sens et une direction à sa vie, ce qui peut lui éviter de tomber dans une dépression.

Le logothérapeute travaille souvent avec un psychiatre, par exemple en cas de névrose nécessitant la prise de médicaments ; il ne le remplace pas.

Les médicaments traitent la partie malade tandis que le logothérapeute s’adresse à la partie saine de la personne.