Vivre sans avenir

Vivre sans avenir         BeerSheva11

L’état d’esprit du prisonnier, comme nous le savons déjà, était beaucoup plus le résultat d’un choix personnel que la conséquence de facteurs physiques et psychologiques. Les observations faites sur certaines personnes ont démontré que c’étaient celles qui perdaient pied moralement et spirituellement qui succombaient aux mauvaises influences du camp. Mais en quoi consistait cette chute, cette défaite ? Où l’individu pouvait-il puiser le sens moral nécessaire à sa survie spirituelle ?
Lorsque des prisonniers ayant survécu aux camps racontent leurs expériences, ils s’accordent à dire qu’il n’y avait rien de plus décourageant que de vivre dans l’ignorance de la durée de leur emprisonnement. Personne ne savait quand il serait libéré. Dans notre camp, c’était chose impensable et il était absolument inutile d’en parler. En fait, une détention était non seulement indéterminée, elle était aussi illimitée. Un psychologue connu appelait la vie dans les camps de concentration «existence provisoire». On pourrait ajouter: «existence provisoire d’une durée illimitée».

V. Frankl Découvrir un sens à sa vie (Ed de l’homme 2006, p.76)

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